"La clé d'une vie passionnante, c'est de faire confiance à l'énergie qui nous habite, et de la suivre." [Shakti Gawain]

"Le premier pas
Devant vous s'étend l'inconnu
rester sur place, c'est ne jamais le connaître
Mettre un pied devant l'autre,
se mettre en mouvement, c'est déjà créer le chemin
avec le désir comme itinéraire et l'âme comme boussole
vos pieds sauront où aller."
Adrienne Van Vulpen

A Bourdeilles

La fuite des peuples en Dordogne ne s'exerce pas seulement auprès des Britanniques. De nombreuses autres nationalités aspirent à un climat plus doux, une meilleure gastronomie et des paysages plus ruraux. Le couple d'hôtes avait pour voisins un couple d'allemand et néo-zélandais. J'ai eu l'occasion de parler avec Lutz, l'allemand. Aujourd'hui retraité, il s'agit d'un ancien archéologue qui a exercé de nombreuses années en tant que chercheur en Université. Il est venu s'installer en Dordogne car il ne supportais plus la ville de Munich où il a exercé lors de ses dernières années de recherche : Trop importante, trop urbaine, trop bruyante. C'est en se rendant en vacances dans une auberge en Dordogne que le couple a décidé de ne plus jamais repartir. Mais est-ce que l'herbe est-elle vraiment toujours plus verte chez le voisin ?

Ce n'est pas parce qu'un nombre important de personne a une même vision des choses, que celle-ci est forcément la bonne. Bons nombres d'habitants de la Dordogne souhaiteraient quitter leur département pour un Eden meilleur. Quoiqu'il en soit, il y a une part de fuite dans le choix d'un long séjour « à l'étranger », de l'autre côté de l'horizon. Aspirer à une vie meilleure, échapper aux soucis. Il est plus facile de ne pas penser à nos soucis personnels, à cause de toutes ces nouvelles choses si excitantes qui nous arrivent, qui nous rappellent qu'il y a d'autres façons de vivre, de voir les choses. C'est s'échapper des chemins déjà tout tracés que l'on se « doit » de suivre.

Pendant le marché

Petite baignade dans la Dronne, dans un petit coin magnifique et isolé

Je crois qu'il est important de comprendre que nous n'avons pas à suivre les règles que la société nous impose, et qu'il faut vivre sa vie au jour le jour comme chacun l'entends. Bien sûr, il faut parfois faire des sacrifices, être patient. Mais c'est pour obtenir un avenir meilleur par la suite. Fuir la réalité, fuir cet aspect de la vie et chercher quelque chose de nouveau, de différent, cela me semble nécessaire pour évoluer. C'est apprendre à grandir, encore et encore.
Certains boivent, d’autres se droguent ou se tuent au boulot en attendant la retraite. Moi je veux voir du pays. C'est un désir de découverte, un besoin de liberté, une recherche du sacré, de l'amour que je porte à la nature, la rencontre avec d'autres personnes et d'autres cultures.

Je crois que ma chute dans un parc d'accrobranche est aussi en partie responsable de cette fuite, loin des lois de la société. On ne sait pas de quoi demain sera fait, on ne sait jamais ce qui peut nous arriver. Il faut profiter de la vie et suivre nos envies, autant que possible. « Etre qui vous êtes vraiment, tel est le bonheur. »

Loin de mes études et petits boulots, de ma vie étudiante, j'aspire à autre chose que le professorat tout ma vie. La transmission du savoir est magnifique, mais ce qui l'entoure l'est moins. Les programmes à tenir, les règles de l'école à suivre, les parents à écouter. Tenir encore un an à étudier de la théorie didactique, à suivre des cours magistraux, écrire et soutenir mon mémoire, finir mon M2 et voir le bout du tunnel des diplômes.

C'est ainsi que je clotûrerai ce dernier article, qui signe la fin de mon séjour en Dordogne.

Finalement, j'aspire à une vie simple. Je veux connaître, comprendre l'humain. Je me questionne beaucoup, je veux apprendre. J'ai envie de liberté, d'espace, de nature, d'animaux, de végétaux...Mais surtout d'un retour à une vie simple, plus proche de la nature. Je me suis rarement sentie aussi bien que pendant ce séjour. D'ailleurs, comme pour chacun de mes voyages. Je n'ai pas forcément besoin d'un paysage rural : Les paysages urbains de Berlin, de Bonn, etc...me plaisent tout autant. Mais quoi de plus beau qu'un chat qui dort sur un mur de pierre, des fleurs colorées à arroser le matin, être pieds nus sur l'herbe encore humide par la rosée.

J'ai du mal à comprendre ce monde surfait, où le paraître est plus important que l'être. Je souhaite inculquer à mes futurs élèves des valeurs plus profondes, plus essentielles.

“C'est le commencement, le monde est à repeindre, l'herbe veut être verte, elle a besoin de mes regards.” [Tardieu]

C'est ainsi que se termine le fil de mon blog, que je terminerai par une note positive, rien d'autres que les vœux de J. Brel en 1968 qui résume plutôt bien mon état d'âme :

« Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir

et l’envie furieuse d’en réaliser quelques uns.

Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer

et d’oublier ce qu’il faut oublier.

Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences,

je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants.

Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir.

Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque,

je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l’aventure, à l’aventure, à la vie, à l’amour,

car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille.

Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux, car le bonheur est notre destin véritable. »

A bientôt pour un prochain voyage !

Comments

[colette martzloff]

,Merci Lyssou pour nous faire partager tes rêves mamie.